jeudi 5 avril 2012

Les Adieux à la reine



Si le Marie-Antoinette de Sofia Coppola devait avoir une suite, ce serait Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot. Tout comme le portrait très rock et acidulé de Coppola, on retiendra de celui de Jacquot la modernité des propos, ou comment quand le pouvoir s'évanoui il ne laisse derrière lui que des coquilles vides, des âmes errantes.

Après A tout de suite en 2004 et Villa Amalia, adapté du roman de Pascal Quignard, en 2009, Benoît Jacquot revient, pour son vingtième long-métrage, entouré d'un casting royal, avec Les Adieux à la reine.
L'histoire se déroule à l'aube de la Révolution française, entre le 14 et le 17 juillet 1789, où Versailles, malgré le grondement qui résonne à Paris, tente de continué à vivre dans l'insouciance et la frivolité. Mais même si Jacquot parvient à rendre présente et nerveuse la Révolution, que l'on sent planer, en hors-champ, au dessus des têtes, ce n'est pas tant cette tension qu'il veut représenter, que la liberté. La liberté d'affronter son destin ou de le fuir, la liberté d'aimer envers et contre tout.

Dans ce film qui a tout du marivaudage, on suit la jeune Sidonie Laborde, interprétée par la magnifique Léa Seydoux, liseuse de la reine et fascinée par elle. Sidonie est prête à tout pour passer quelques instants auprès de sa souveraine et prête à tout pour elle. Se croyant invulnérable sous ses ordres, elle ne sait pas encore que ce seront les derniers jours qu'elles passeront l'une avec l'autre.
De son côté, Marie-Antoinette, interprétée par Diane Kruger, dans son meilleur rôle, où elle a su pousser les tendances cyclothymiques de son personnages à leur paroxysme, est prête à perdre sa tête pour assurer la sécurité de sa "douce amie" Gabrielle de Polignac, incarnée par la jamais aussi belle Virginie Ledoyen.

Les liens de ce triangle amoureux qui se tendent et se défont aussi bien que la caméra à l'épaule du réalisateur qui zoom et s'éloigne, parallèlement aux sentiments de ses personnages, sont ce qu'on trouve de mieux dans ce film. A voir absolument, même si ce n'est que pour admirer ces trois actrices qui nous plongent dans le monde, et ses coulisses, du Versailles de l'époque.

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